dimanche 3 mars 2013

TGI de Tulle, le fait du Prince


TGI de Tulle, le fait du Prince

La controversée réforme de la carte judiciaire, menée dans un souci de rationalisation des dépenses, avait relativement épargné les tribunaux de grande instance (TGI). En effet, 21 sur 181 avaient dû fermer au 1er janvier 2011.

La chancellerie étudie aujourd'hui la possible réouverture de huit d'entre eux, dont celui de Tulle. La préfecture corrézienne est chère au cœur de François Hollande, qui en fut le maire et y fêta sa victoire à la présidentielle. La réflexion des amis du 1er des socialistes se base sur le "critère essentiel du couple proximité-efficacité". Ils proposent pour la Corrèze de mettre en place, à Brive-la-Gaillarde, une "chambre détachée" du tribunal. Et de fixer donc, le siège du tribunal départemental à Tulle. Une position notamment nourrie par le fait que la cour d'assises, la maison d'arrêt et l'hôpital psychiatrique se trouvent à Tulle.

Localement, le lobbying s'intensifie. Bernard Combes, maire PS de Tulle et proche de François Hollande (dont il est devenu l'un des conseillers techniques à l'Elysée), fait de la résurrection du TGI un argument de campagne ; en vue des municipales de 2014. Et il  murmure à qui veut l'entendre que «c'est fait».

Le contribuable français peut s’interroger sur les motivations de la réouverture du tribunal de Tulle. Il y a tout juste 2 ans, il fusionnait avec son voisin de Brive la Gaillarde, bien plus important et qui juge près de 65 % des affaires pénales et familiales du département.

Qu'est-ce qui peut justifier l'existence de deux TGI en Corrèze :

  • La démographie galopante de la région (l'une des moins peuplées de France) ?
  • La délinquance qui flambe ? le taux de criminalité y est très inférieur à la moyenne nationale
  • La nécessaire proximité de la justice ? Mais seulement 23 petits kilomètres séparent Tulle de Brive la Gaillarde
  • Alors ? 

Alors peut être, seulement le fait du Prince !

Entre le déménagement, les travaux, l'achat de locaux supplémentaires, l'indemnisation des magistrats et des fonctionnaires ; la fusion a déjà coûté la bagatelle de 2,7 millions d'euros.

Un rapport remis, mardi 19 février, à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, recommande de redonner à Tulle (fief électoral de François Hollande), son tribunal de grande instance. Une opération dont le coût estimé est de 3,3 millions d’euros.

La réouverture de Tulle serait une véritable aberration !

Rien ne la justifie ni pénalement, ni démographiquement, ni  économiquement.

Contrairement à ses promesses, le monarque socialiste favorise ses copains. Et toutes ses acrobaties argumentatives ne sont que de la poudre aux yeux pour des Français qui souffrent et subissent sa politique.