vendredi 26 avril 2013

LA CLINIQUE MALARTIC SURVIVRA T- ELLE ?


LA CLINIQUE MALARTIC SURVIVRA T- ELLE ?


Bien que située sur le territoire Ollioulais, la clinique Malartic a historiquement soigné de nombreux Seynois. Cette clinique mutualiste n'a jamais démérité. Les soins y ont toujours été de qualité, l'activité intense, le plateau technique moderne (réanimation polyvalente, scanner, IRM ...), accueillant les urgences générales, et l'immense majorité des patients satisfaits.

Que s'est-il passé, dans ce désastre financier actuel ?

La clinique est donc gérée par les mutuelles de France. Les médecins sont salariés, et tous les actes sont facturés au tarif  Sécurité Sociale, sans aucune possibilité de dépassement facturaire (hormis les dérogations légales). Mais on sait que désormais, les montants "Sécu" ne permettent plus de couvrir les charges lourdes des établissements de soins médicaux.

Pour les cliniques privées ; les débordements tarifaires " quasi-systématiques"  les sauvent, et elles font même souvent de substantiels bénéfices. Mais l'inconvénient réside dans le fait que se sont les patients qui en sont " de leur poche " (les mutuelles prenant mal en charge généralement ces dépassements).

Quand aux hôpitaux publics, le problème est simple : pas de dépassement, du déficit (et du lourd, environ la moitié du "trou de la sécu ") pris en charge par l'état .Ce qui se transforme en dette publique, ou en augmentation de prélèvements et impôts divers.

Toutes les cliniques mutualistes françaises ont les pires difficultés ; et un certain nombre ont déjà fermé leurs portes. D'autres ont été rachetées par des consortiums de cliniques privées, et sont devenues des cliniques privées intégrales, avec toutes les dérives tarifaires  associées à ce statut.

Certains projets existent pour cette reprise de clinique. Mais la problématique est complexe. D’ailleurs le tribunal de grande instance de Toulon vient d'avoir la sagesse de prolonger le plan de sauvegarde, pour 6 mois ; à compter du 17 / 04 / 2013.

Les propositions de rachat par des consortiums privés se heurtent aux Mutuelles de France ; qui refusent d'une part un découpage des différentes activités de la clinique ; et d'autre part elles souhaiteraient maintenir un statut "semi-mutualiste ". C'est à dire : d'accord pour des dépassements d’honoraires, mais pas aussi élevés et pas systématiques comme dans les cliniques entièrement privées .De plus, le sort d'une vingtaine d'employés est en jeu. Qui dit repreneur, dit presque toujours "plan social" (=licenciements).

Et c'est sur ce tableau, que vient de survenir un  rebondissement inattendu. Une association des médecins salariés de la clinique, emmenée par le Docteur DEVEVEY (éminent urologue), propose un  rachat et une gestion coopérative de la clinique, selon un plan de financement qui a l'air de tenir la route, et sans licenciements.

Mr DEVEVEY, et les autres médecins de Malartic, je vous dis : "Chapeau bas «. A l'heure où il serait si simple, avec la "pénurie "médicale ambiante, de partir travailler dans une clinique privée (et pour une rémunération supérieure) ; vous vous lancez dans ce combat incertain, mais qui prouve votre grandeur  d’âme. En cette époque, où beaucoup de valeurs semblent bafouées, je suis très heureux de voir encore ce type d’engagement, que je pourrai presque qualifier de ... GAULLIEN !

Je souhaite, de tout mon cœur, la survie de cette belle clinique Malartic ; avec tout son personnel. Ma préférence irait donc, au collectif des médecins salariés de la clinique. Mais, ce n'est pas moi le juge. Pour finir, sur un thème plus général ; Je dirai qu'après la fin de la maternité à la Seyne. Maintenant, nous avons l'inquiétante possibilité de la fermeture de la clinique Malartic d’Ollioules.

Et au niveau des pouvoirs SOCIALISTES, pas le moindre mot, pas la moindre intervention ... Et oui, les SOCIALISTES, quel contraste avec l'attitude civique des médecins de Malartic !!!

J'espère pouvoir encore longtemps adresser certains de mes patients à Malartic.

Dr Olivier Leportois,
Président de l’association « SAUVONS LA SEYNE »
et soutien de Gilbert Péréa